Cette semaine, comme tous les soirs, mon conjoint et moi nous terminons notre soirée en écoutant les
nouvelles. À la une du Télé-Journal de Radio-Canada la question de
l'allaitement... surprise.
Suite à la publication d'une vidéo promotionnelle sur le côté GLAMOUR de l'allaitement; avec comme porte-parole Mahée
Paiement, Radio-Canada nous présente un reportage sur la question des
pressions sociales que peuvent ressentir les mères face à l'allaitement.
Mon copain plutôt surpris me demande: « As-tu vraiment ressenti une
pression? Vraiment, ça existe? »
Et bien... oui, il existe une certaine pression pour allaiter.
Mon choix personnel
Personnellement, je voulais allaiter, mais je ne voulais pas le faire
longtemps. Toutefois, je voulais le faire seulement pour les premiers mois de la vie de ma fille. Je pensais le faire pour environ trois ou quatre mois; et ensuite, j'ai décidé
de le faire pour la période hivernale et grippale (mais madame a décidé d'arrêter
d'elle-même en février). Mais en même temps, je n'ai pas voulu suivre de cours
prénataux puisqu'on y fait une fixation sur les bienfaits de l'allaitement.
Nous présentant cette option comme le plus beau cadeau que nous pouvons offrir à
notre nouveau-né. Lorsqu'on est enceinte, c'est un sujet sur lequel on nous
bombarde d'informations.
Tout le monde nous pose quatre questions lorsque nous sommes enceintes :
- C’est une fille ou un garçon?
- Quelle est la date prévue d’accouchement?
- Vas-tu prendre l’épidurale?
- Penses-tu allaiter?
Et la réponse à la question « Penses-tu allaiter? » est bien
souvent « Oui oui, c’est sûr... si ça fonctionne. »
J'ai pris la décision d'allaiter. Je crois bien de façon
libre, mais...
La deuxième nuit de vie de ma fille, le premier matin à la maison, je me
suis réveillée avec une gerçure terrible au sein à cause de l'allaitement.
Juste l'idée que ma fille se collerait encore une fois sur mon sein me faisait
mal... alors imaginé lorsqu'elle la faisait pour le vrai! Mon conjoint voyant
la douleur sur mon visage et dans mes plaintes, dit alors : « Ça n’a
pas de sens, je prépare un biberon ». Deux émotions se contredisent, le
soulagement d’une solution... je ne peux vraiment pas continuer à allaiter
comme ça, mais au même moment le sentiment d’échec d’avoir déjà manqué la première
chose que je devais réussir si naturellement.
Pourquoi ce sentiment si l’allaitement était un choix libre?
Libre? Oui je le pense, mais en même temps il y a une pression sociale sur les bienfaits de l’allaitement et un encouragement malsain sur le fait que toutes les femmes doivent allaiter; que c’est naturel et tellement facile. Et pour moi c’était vrai ça été facile, ma fille se serait rendu par elle-même au sein si je ne l’avais pas mise et elle savait comment faire (en dehors de la gerçure, je n’ai pas eu d'autres complications). Mais en même temps, plusieurs de mes amies, nouvelles mamans, pourraient vous raconter une histoire où l’allaitement n’a pas été aussi facile qu’on le dit.
Je n’ai rien contre l’allaitement, rien contre ça promotion. Mais en même
temps on ne fait que nous chuchoter l'existence d'alternatives et que l’allaitement
ne fonctionne pas pour toutes ! Et bien souvent on nous suggère de tirer notre
lait et de le donner au biberon avant de totalement arrêter d’essayer. Comme
dans toutes choses, je prône l’information et non pas la désinformation. Je
crois que le message de fond de cette campagne est bon; à des générations avant nous on a
interdit l'allaitement maternel, mais peut-être faudrait-il mieux recadrer le
message. Je souhaite seulement que les mamans ne se sentent pas coupables
lorsqu’un pépin survient. Parce qu'avec un nouveau-né
dans les bras, nous avons déjà bien d’autres soucis à nous faire. Parce que présenter l’allaitement comme la meilleure
chose pour les nouveau-nés peut culpabiliser les mères qui ne peuvent offrir
cette option. Il est important de faire savoir qu’il s’agit d’une OPTION.
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Mahée Paiement sera présente à Tout le monde en parle ce dimanche pour parler
de cette campagne.
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La campagne GLAMOUR fait du bruit sur le
web
Comme je ne
suis pas la seule qui a décidé de participer au débat sur cette question cette
semaine. J'ajoute ici un lien du blogue de Mylen Vigneault sur le site Yoopa.ca qui parle aussi de la
question. Puisque j'ai trouvé son billet intéressant.
Moi, je l'ai vraiment senti la pression sociale! Je n'ai pas pu allaiter mon fils bien longtemps, pour un paquet de raisons. Je me suis sentie coupable! Et chaque fois qu'on me demandait si j'allaitais, j'avais un pincement au coeur. On m'accusait même d'avoir été peu persévérante, alors qu'on ne savait même pas par quelles difficultés j'étais passé. Pour ma fille, le scénario a été très différent et je l'allaite encore à 10 mois. Mais étrangement, j'ai encore droit à certaines questions bizarres, comme : Pourquoi tu l'allaites encore?
RépondreSupprimerJe trouve en général que lorsqu'on devient maman, les gens se permettent un peu trop de nous juger, de nous donner des conseils alors qu'on en n'a pas demandés et de nous dire comment on "devrait" faire les choses. Par exemple, chaque fois que j'annonce à quelqu'un que je suis maman à la maison, on écarquille les yeux en me demandant si je n'ai pas peur que mes enfants soient sauvages, peu sociables... Finalement, je trouve que pour être maman de nos jours, il faut avoir confiance en soi et en ses convictions, car on se fait toujours remettre en question! C'est pas toujours facile quand on a les hormones en plus qui nous jouent des tours! hi! hi!
Merci pour votre commentaire très enrichissant.
SupprimerToutefois, j’aimerais que vous signiez la prochaine fois; vous pouvez aussi signer avec un pseudonyme si vous préférez.
Merci encore.