jeudi 11 octobre 2012

Maman: redéfinition de la femme



Je désirais être une femme de carrière, je ne pensais pas vouloir d’enfant et je ne pensais pas avoir d’enfant. Et en mars 2011, la petite barre est apparue... une décision s’impose. J’ai donc décidé d’être maman (puisqu'au Canada je peux encore prendre cette décision). 

Première crise


Parce que mon cerveau n’avait, jusqu’à ce moment-là, aucune section de rétention concernant l’information sur la marmaille. Je réalise que je dois apprendre en seulement 9 mois ce que toutes les femmes apprennent en 20 ans. En bonne universitaire, je cours à la librairie, j’achète un livre sur la grossesse et les nouveau-nés (ma nouvelle bible) et je commence mon apprentissage. Mais je ne suis pas si naïve, je sais bien qu’il y aura une grande différence entre la théorie et la pratique. Et comme de fait, la théorie, c’est bien pour nous diriger, mais la pratique c’est toute autre chose.

Heureusement, j’ai des amies qui m’entourent qui ont des enfants et qui sont déjà passées par là. Elles me fournissent de bons conseils, de l’assistance, une bonne dose de patience afin de répondre à chacune de mes questions. Elles ont aussi la gentillesse de me fournir une multitude de sites web pour compléter mon éducation de mom-to-be. Et des découvertes, j’en ai fait plus d’une. Une première crise qui fut aisément gérable. 

Deuxième crise


Quand on désire être une femme de carrière, on se connaît, on sait où l’on veut se rendre. Ma route n’était pas toute tracée, mais j’en connaissais les limites et les choix qui pouvaient survenir, ainsi que les montagnes à gravir. Toutefois, avec ma décision, vient le changement radical de cap et les limites deviennent alors plus floues voir inconnues. J’étais, je suis et j’ai toujours été heureuse de ma décision, même lorsque quotidiennement, le matin, l’après-midi et à tous autres moments (trop souvent) je rencontrais la bol de toilette et les désagréments de la maternité, même aujourd’hui encore lorsque mes nuits sont entrecoupées ou trop courtes.

Malgré tout, j’ai commencé à avoir des craintes, et une plus particulièrement. J’avais peur de perdre Chloé au profit de Maman. De ne plus me reconnaître, d’être une autre que je ne connaissais pas, à qui je devrais m’adapter ou renoncer à cette Chloé que j’aimais bien.

Par chance, par hasard, au bon moment, je suis tombé sur cette lettre, ce petit bijou écrit par Martin Petit  qui soulevait cette crainte, mais me la montrait d’une façon tellement différente. J’ai alors commencé à comprendre que Chloé et Maman n’étaient pas vraiment étrangères l’une à l’autre. Que le choc de la rencontre entre ses deux femmes allait sûrement se produire, mais que bien rapidement elles deviendraient des alliées inséparables.

Aujourd’hui quand je raconte cela, j’ai ce petit sourire en coin, parce que je comprends tellement cette Chloé, mais en même temps, je sais qu’elle est bien heureuse que Maman et elle se soient rencontrées et que Maman ne lui a pas tout enlevé. Bien au contraire, Chloé aussi a appris quelques petites astuces à Maman.



Ma redéfinition a été une des choses à laquelle j’ai beaucoup réfléchir durant ma grossesse (en 2011) et drôlement aucun livre ne parlait du sujet qui me préoccupait. Il y avait des sections sur toutes les autres « redéfinitions » : Redéfinition du couple avec bébé, « Et papa dans tout ça », Les hormones et les émotions, etc. On considère tellement que la grossesse est une étape heureuse, normale, voulue de la mère qu’on ne soulève pas ce type de questionnement. Et pourtant je suis bien certaine que d’autres mom-to-be font face à un questionnement similaire, la remise en question du nouveau moi. 

2 commentaires:

  1. Je me demande qu'est-ce qui t'as fait changer d'idée par rapport à la vie de femme de carrière que tu voulais tant il y'a quelques années à peine? Qu'est-ce qui t'as amené à cette décision...

    Geneviève Crête

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    1. Premièrement la décision, c’est imposé à moi. Je n’ai pas changé d’opinion et je n’essayais pas d’avoir un enfant. La barre est apparue et j’ai dû réagir.

      Je crois que le fais que j’avais alors déjà une carrière et terminé mon baccalauréat changeait la donne et que ça a pesé dans la balance. J’ai quand même pris une semaine à réfléchir pour prendre ma décision, puisque je savais que ça changerait beaucoup de choses. Et en effet, c’était vraiment une nouvelle expérience pour moi. J’espère que ça répond bien à ta question.

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